Invitée de France-Inter, Emma Haziza, hydrologue, fondatrice de Mayane, centre de recherches appliquées dédié à l’adaptation climatique, alerte sur l’éventuel manque d’eau dans les prochaines années et sur la dégradation de la qualité de celle-ci.
La Provence et le Vaucluse, dont Mormoiron et les communes voisines, sont directement concernés.
“Sur à peu près tous les continents, l’eau verte, inclue dans nos sols, utilisée par les micro-organismes, s’évapore“, explique-t-elle. Car “à partir du moment où les sols sont de mauvaise qualité, ils n’ont plus la capacité de conserver cette eau“. Le principal facteur “est l’agriculture intensive“, poursuit-elle, car elle “rend les soldes arides, les salinifie” et “en modifie les conditions chimiques“.
“On voit partout une dégradation massive des terres avec des conséquences sur le cycle de l’eau“, ajoute Emma Haziza. “Si l’on perd cet apport et que les sols ne retiennent plus et ne permettent plus le déroulement de ce cycle, vous perdez la capacité des continents à conserver cette eau qui finit dans l’atmosphère et les océans.” Une eau perdue et que l’on retrouve “en précipitations diluviennes“, explique-t-elle.
Le nucléaire, grand consommateur d’eau pour le refroidissement des réacteurs atomiques ne pourra plus fonctionner et verra ses risques augmenter sur la sécurité (tel au Tricastin en Vaucluse/Drôme), avec menaces directe sur l’environnement et les populations…
(à écouter ici : https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/15273-06.05.2022-ITEMA_23017692-2022F10815S0126-22.mp3 ou https://www.franceinter.fr/embed/player/aod/756923fc-8ab3-4620-857a-557e699edcab )
les candidats “Nupes” à la députation et JL Melenchon entendent mettre en œuvre une gestion 100 % publique de l’eau, tout en rendant gratuits « les mètres cubes indispensables à la vie digne ». En visite à Poitiers : « Trois usages de l’eau contribuent à la tension autour de cette question dans la Vienne : l’agriculture, la centrale nucléaire de Civaux, et, dans une part beaucoup plus faible, les usages domestiques », a dit Léonore Moncond’huy. (maire EELV).
voir le reportage complet sur le site : https://reporterre.net/A-Poitiers-Melenchon-se-met-a-l-eau-pour-parler-secheresse
JLM a insisté sur la nécessité de transformer notre modèle agricole, le tout sans pénaliser financièrement les travailleurs de la filière (fin des fermes usines dont les productions « rendent malades » les consommateurs et la planète, reprise des dettes agricoles des paysans convertis au 100 % bio…).
« On ne peut pas continuer comme cela », a-t-il dit à plusieurs reprises, soucieux par ailleurs de donner de l’espoir aux nombreux jeunes gens venus l’écouter.