Décidément, quand la bureaucratie technocratique et politicienne se passent de l’avis des usagers et de la population, ça ne peut conduire qu’à des problèmes. Ainsi de l’aménagement du Plan d’eau des Salettes qui, au-delà d’aménagements fauniques et floristiques, engendre bien des dysfonctionnements et vicissitudes pour les usagers.

Les excréments se répandent sur la plaine de jeux et de pique-nique
Eh oui, si les édiles locaux se glorifiaient voici peu dans le journal municipal d’avoir aménagé les toilettes publiques à l’extrémité du plan d’eau, il y a loin, excusez l’expression, de la coupe au lèvres. Les évacuations des fèces et autres urines ou eaux sales se répandent abondamment hors des canalisations, inondant à qui mieux mieux les alentours, plaine de jeux et de pique-nique incluses. Est-ce du à un sous-dimensionnement originel des canalisations ou bien au système d’évacuation des toilettes engorgé par une population en augmentation l’été et donc inadapté?

Et dès le milieu de l’après-midi des odeurs pestilentielles entourent les vacanciers et usagers ayant eu l’idée saugrenue de se poser sur le coin de plage en contre-bas pour se baigner. La qualité de l’eau ici mériterait certainement aussi une analyse dare-dare.

Menaces sur la circulation des piétons et des automobilistes
Sur un plan-masse, dans un bureau d’étude ou dans celui du maire, tout semble joli et parfait. Mais, faute de connaître le terrain et les pratiques réelles des usagers, on crée plus de problèmes qu’on en résout. Ainsi du rétrécissement de la chaussée par l’adjonction d’une délimitation piétonnière judicieuse pour ceux-celles qui ont fait le choix de stationner sur le parking du haut (nous y revenons ci-dessous) et la pose de blocs de roches côté stationnement. Mais le rétrécissement est tel que deux véhicules ne peuvent s’y croiser ou alors au risque d’empiéter sur la zone piétonne et de mettre en danger les familles qui reviennent ou descendent au plan d’eau. Un simple déplacement des enrochements et une ligne médiane auraient pu être étudiés.

De toute manière, ce cheminement piétonnier… ne mène nul part et s’arrête on ne sait pas pourquoi en plein virage. Olé, bienvenue aux toréadors en herbe et aux plus agé-es bardés de leur attirails de plage.

Parking or not parking? des hauts et des bas et des galères.

Ah ces bagnoles! On les aime ou on ne les aime pas mais force est de constater que de nos jours encore elles sont bien utiles pour se rendre au plan d’eau. Mais attention, dès les abords il faut se parquer de préférence, selon les règles édictées en haut-lieu, sur le parking du haut. Léger malaise puisque si vous venez du chemin des Hautes Briguières il vous faudra manoeuvrer en trois fois minimum – et en créant un bouchon –  car l’angle de la rampe d’accès n’est conçu que pour les automobilistes qui arrivent du chemin du pont et du chemin des salettes.
Et épine supplémentaire sur le pneu : le vide entre la pente bétonnée d’accès et le macadam de la route n’est pas comblé. De quoi faire éclater tout honnête pneu.
Mais attention, ce n’est pas terminé, les joyeux drilles de la majorité municipale ont validés un plan d’organisation des plus farfelus: la pente d’accès débouche sur une pente de… sortie des… piétons. Gare à ceux qui n’ont pas compris que là n’était pas le circuit logique et se retrouve avec leur véhicule sur des tronc de bois transversaux marquant des genres de marches puis des blocs pierreux empêchant leur sortie. Marche arrière impérative en slalomant entre les vacanciers à pieds.

Pour sortir du parking-haut il vous faut pendre le chemin des Rouquettes mais ce n’est pas mieux: à nouveau une béance entre le chemin et la route vous ouvre grand les bras et, si par malheur vous prenez un peu serré, boum vous vous enferrez dans un trou terreux. Difficile d’en sortir sauf à posséder un 4×4. Il suffirait pourtant de combler le piège avec un peu de bitume et de jointer les différentes parties.

T’as pas 10€uros?

Pour le stationnement des camping-car outre la pente d’accès restreignant de fait la montée aux moyens et grands gabarits, une fois sur place il faut débourser la somme de 10€ pas moins pour un peu d’électricité et une simple borne de vidange et d’eau. Ici pas de sanitaires (hors wc), pas de douches et pas un coin d’ombre en plein cagnard. Les touristes apprécieront et vogueront sans nul doute vers des cieux plus cléments dans le secteur. D’autant que pour sortir de ce foutu stationnement il faut, tout comme n’importe qu’elle voiture, se farcir le dénivelé béant entre la chaussée et la limite du parking et braquer à plusieurs reprises afin d’être dans l’axe de descente.

Une descente au demeurant en sens unique sur le chemin des Rouquettes qui contraint maintenant les agriculteurs du coin qui se rendaient depuis le village par cette route sur leurs parcelles à contourner le parking et à emprunter le chemin des Hautes Briguières et à se frayer un chemin au hasard vers leurs terres. Une visite touristique dont ils se passeraient bien. Ah l’absence de concertation…

Hors de là les gamins et les vieux!

Seul le parking du milieu avec accès direct depuis la route des Salettes pourrait être exempt d’aberration si les bus et cars collectifs qui véhiculent club du 3ème âge et centres de loisirs pouvaient y accéder pour permettre une descente à pied des voyageurs. Mais non ce serait trop simple, aussi les chauffeurs s’arrachent les cheveux tandis que la maraude de la gendarmerie tente tant bien que mal d’assister ces audacieux. Privés de baignades et de plages les gamins et les vieux! d’autant qu’un panneau « interdit au autobus » borde la route se prolongeant jusqu’au parking suivant.

Pas mieux pour les handicapé-es

Poursuivons jusqu’au parking suivant, celui qui jusqu’à présent accueillait majoritairement le stationnement. Plus question, sa superficie a été réduite et est dorénavant réservée aux handicapés. Louable attitude si le panneau, riquiqui, qui indique cette restriction se trouvait à hauteur de conducteurs ou de piétons et non pas à près de 3 mètres du sol noyé dans le feuillage. Encore un raté juste en face du « virage de la mort » où les piétons qui descendent du haut se trouvent seuls sur la chaussée sans protection ne serait-ce qu’au sol. Quelques bandes blanches pour un passage piéton jusqu’à l’accès à la plage ne seraient pas de trop.

L’ultime stationnement: accro ou dessert? y’a pas l’feu au lac…

Le parking du bas qui a été réduit de moitié et, positivement, reconquis en espace de pique-nique, offre donc beaucoup moins de places. Il est très vite saturé et s’est vu attribué un beau panneau de limitation à 3 heures de stationnement. Si vous escomptiez amener les enfants à l’accrobranche puis à la baignade ou bien déjeuner au restaurant du coin puis passer un peu de temps à la plage pour digérer: c’est non, il faut choisir fromage ou dessert mais certainement pas les 3 activités. Circulez y’a rien à voir.
Pour les pompiers devant intervenir en cas de problèmes ce ne sera pas mieux à partir du goulet d’étranglement du parking et du virage en épingle à cheveux pour leur stationnement d’autant que l’ancien accès depuis la route supérieure a été doté de douves quasi infranchissables.

Je suis miraud ou quoi?

Vous venez d’atteindre le bord du plan d’eau, la plage s’offre à vous enfin. Il vous faut quand même respecter les consignes de convivialité et de sécurité, il y va du ben-être de tous et de chacun. Sauf qu’ici les règles communes du bien vivre ensemble ne sont tout simplement destinées qu’aux hypermétropes. Un petit panneau en entrée du cheminement avec des inscriptions et des pictogrammes de tailles liliputiennes est effectivement  censé vous informer des règles, tel ne pas faire de feu, ne pas fumer, ne pas jeter à terre les déchets, etc… Si vous ne repérez pas ce panneau et ne stationner pas plusieurs minutes devant vous ne ferez que passer devant sans plus. Implanter des panneaux d’interdiction de taille suffisante et placés pour être vus par tout à chacun ne devrait pas coûter trop cher aux finances publiques.

Déchets et poubelles

Antérieurement, les poubelles implantées sur la plage dégorgeaient de déchets et emballages du fait de leur volume inadapté aux usages. A présent, ces poubelles ont été supprimées et de nouvelles ont été placées au long de l’allée longeant la plage mais en nombre restreint et toujours d’un volume standard inadapté. Résultat : les déchets jonchent le sol et se déplacent au gré du vent. Une simple implantation de poubelles au volume adapté implantées entre les bancs permettrait de résoudre le problème. Mais encore faudrait-il que les élu-es qui ont donné le feu vert au plan-masse viennent de temps en temps sur le terrain et transmettent aux services techniques ce à quoi il faut remédier de toute urgence.

Aménager un lieu de pratiques collectives et mettre en valeur ses richesses floristiques par un aménagement qui ne relève pas d’a-priori élitistes environnementalistes erronés nécessite un minima de réflexion, de concertation avec les usagers et riverains, d’études de terrain des pratiques locales.