L’hydrogène énergie verte? Nos décideurs dont le sens scientifique critique parait restreint, nous bassinent avec l’hydrogène, énergie « propre » d’avenir. Qu’en est-il réellement? En 2021, Emmanuel Macron fanfaronnait sur Twitter : « Avec le plan #France2030, nous allons investir près de 2 milliards d’euros pour développer l’hydrogène vert. C’est une bataille pour l’écologie, pour l’emploi, pour la souveraineté de notre pays que nous allons mener ». Que sont devenus ces 2 milliards?
Ce fut une annonce discrète. Vendredi 7 février 2025, Airbus faisait savoir en catimini qu’il « suspendait » la mise au point de son avion à hydrogène. Trop compliqué, trop long, trop incertain, trop cher… De leur côté, les fabricants de véhicules utilitaires terrestres à hydrogène, trains, bus ou camions, sont eux aussi à la peine. Trop compliqué, trop long, trop incertain, trop cher…
En 2021, Emmanuel Macron fanfaronnait sur Twitter : « Avec le plan #France2030, nous allons investir près de 2 milliards d’euros pour développer l’hydrogène vert. C’est une bataille pour l’écologie, pour l’emploi, pour la souveraineté de notre pays que nous allons mener ». Impossible aujourd’hui de savoir ce que sont devenus ces 2 milliards : les annonces de M. Macron n’engagent évidemment que celles et ceux qui y croient, c’est-à-dire plus grand monde. De toute façon, Macron n’en est plus là, il a trouvé un nouveau joujou : l’intelligence artificielle.
Une impasse économique, technologique, et écologique.
Mais avant de se précipiter, peut-être aurait-on pu écouter les scientifiques qui expliquent à l’unanimité (sauf ceux qui y sont impliqués) que la voie de l’hydrogène est une impasse économique, technologique, et écologique.
Actuellement, 95 % de l’hydrogène disponible est produit par vaporeformage, à partir de gaz naturel. En clair, cet hydrogène n’est rien d’autre qu’une énergie… fossile. Certes, de l’hydrogène il y en a partout autour de nous : l’eau c’est en grande partie de l’hydrogène. Mais pour l’en extraire, il faut procéder à l’électrolyse de l’eau, opération qui consomme énormément d’électricité. Rendement : 68 à 77 %. Mettons, pour simplifier 70 %. Ensuite, pour faire tourner un moteur, il faut à nouveau transformer cet hydrogène en électricité, via une pile à combustible. Rendement : Entre 30 et 70 %. Disons 50 %. Faites le calcul : 1 x 0,7 x 0,5 = 0,35. En clair : les deux tiers de l’électricité produite sont perdus. Et encore, on ne prend pas en compte dans le calcul le coût énergétique exorbitant de transport et de stockage. Pour le maintenir à l’état liquide, il faut refroidir l’hydrogène à -253 °C : bonjour la consommation électrique du congélo !
Ces baudruches technologiques
La religion de l’hydrogène fait partie de ces baudruches technologiques qui éclatent à intervalle régulier (vous vous rappelez, le Métavers ?). Elles n’ont pour intérêt que de conduire à un ruineux gaspillage d’argent public, et surtout de temps : alors que l’urgence écologique commande d’amorcer sans attendre de vigoureuses bifurcations dans nos modes de production et de consommation, ces vessies bouffies d’hydrogène qu’on nous vend pour des lanternes servent avant tout à donner l’illusion que des tours de passe-passe technologiques permettraient de ne rien changer.
La dernière fois qu’une grosse baudruche d’hydrogène a explosé, c’était en 1937. Il s’agissait du ballon dirigeable Zeppelin. Ce qui éclatait quelques mois plus tard, c’est la plus grosse catastrophe du XXème siècle…
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source : https://infonature.media/edito/2025/12/la-baudruche-dairbus/